
La maternité et le corps qui change
On entend beaucoup de choses sur la maternité, mais on parle peu de l’impact de la grossesse sur le corps de la femme.
L’analphabète numérique que je suis est en train de se transformer en geekette. Et j’aime ça!
Je ne me souviens pas d’avoir appris à lire. Qu’il s’agisse de bandes dessinées comme Astérix ou Tintin, de la collection des Sylvie, des Bob Morane et des récits de Jules Verne, j’avais toujours un livre dans les mains. À une époque où les livres jeunesse occupaient une partie riquiqui, que dis-je, quasi inexistante des bibliothèques ou des librairies. Une fois les ouvrages de la Comtesse de Ségur et les contes de Disney lus, on avait pas mal fait le tour. Mais j’étais une lectrice boulimique. Chaque jeudi, ma mère me déposait à la bibliothèque municipale avant d’aller faire l’épicerie, et je commençais ma tournée des rayons. Arsène Lupin, Sherlock Holmes, Hercule Poirot et Miss Marple sont ainsi devenus des amis. À 11 ans, je lisais Françoise Sagan, Benoîte et Flora Groult, entre une biographie de Peter Ustinov, une pièce de Tennessee Williams et l’encyclopédie Tout connaître. Je me rappelle que ma directrice d’école m’avait dit qu’aucune bibliothèque ne viendrait à bout de ma soif de savoir. C’était évidemment avant l’arrivée d’Internet!
Je ne me souviens pas non plus d’avoir appris à écrire. Comme si les mots que je porte étaient nés en même temps que moi. Enfant, le plus beau cadeau de Noël que j’ai reçu est une machine à écrire. J’en avais tellement rêvé! J’ai commencé mon premier – et dernier – roman quand j’avais huit ans. Le journalisme m’attirait déjà davantage… J’ai su très tôt que je gagnerais ma vie avec les mots. (Heureusement, car s’il avait fallu que je la gagne avec les chiffres, je serais en faillite chronique!) Un gars m’a déjà dit que ce qu’il appréciait le plus chez moi, c’était l’immense étendue de mon vocabulaire. Sur le coup, je me suis demandé si je devais me sentir flattée ou vexée. J’ai décidé de prendre le compliment et de laisser tomber le gars.