Moi, ramasseuse?
Je n’ai jamais pensé que j’étais ramasseuse. Ma mère l’était. Elle aurait pu fournir la ville de Trois-Rivières en entier en plats de plastique en cas de pénurie mondiale. Le rang Saint-Malo au complet aurait pu venir boire un café chez mes parents avant que nous soyons à court de tasses. Il y avait assez de serviettes et de débarbouillettes à la maison familiale pour que ma mère puisse ouvrir une minisuccursale de Linen Chest. Mais moi, ramasseuse? Pfff!
Et puis, j’ai dû me rendre enfin à l’évidence. Il y a tellement de livres dans mon appartement qu’on dirait une annexe de la Grande Bibliothèque. J’ai tellement de papiers à trier que ça occuperait une archiviste à temps plein durant toute une année. J’ai assez d’assiettes et d’ustensiles pour pouvoir manger trois repas par jour pendant trois semaines sans faire la vaisselle. Je n’ai rien à me mettre, mais j’ai une penderie, une commode et un garde-robe qui débordent – littéralement – de vêtements. Un petit tri s’impose, peut-être?
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