L’R des Centres de femmes du Québec et ses 87 centres membres invitent les Québécoises à se mobiliser afin de mettre en avant le travail invisible grâce à une campagne originale.
Le travail invisible, c’est quoi?
Le travail invisible désigne le travail qui n’est pas officiellement reconnu comme tel et qui n’est pas comptabilisé dans la création de richesse du pays. Bien que le Québec ait une longueur d’avance sur bien d’autres sociétés en matière d’égalité, le travail invisible des femmes y est près de deux fois plus important que celui des hommes.
Il s’agit du travail des femmes au foyer mais aussi celui des proches aidant·e·s, des bénévoles, des mères qui travaillent et assument une part des tâches ménagères et de l’organisation familiale, etc. C’est également la charge mentale qui découle de tout ce travail porté par les femmes.
Pourquoi est-ce un problème de société?
Pour Mme Stéphanie Vallée, présidente et porte-parole de L’R des Centres de femmes du Québec: « Ce travail invisible a une valeur inestimable pour la société mais il pèse extrêmement lourd sur la vie des femmes qui se retrouvent trop souvent avec une double charge de travail : une première rémunérée et une deuxième non-rémunérée. Cette double charge a des impacts sur leur santé physique et mentale et contribue à maintenir les inégalités économique et sociale entre les femmes et les hommes ». Le travail invisible a des répercussions sur la représentation des femmes dans la société: « On se prive d’une partie de la population qui ne s’implique pas socialement, bénévolement ou politiquement, parce qu’elle s’occupe de ses jeunes enfants ou de ses parents vieillissants », ajoute Mme Stéphanie Vallée.
En quoi consiste la campagne?
« L’objectif de la campagne, c’est la prise de conscience de ce travail invisible et de la charge mentale qui incombe aux femmes », explique Mme Stéphanie Vallée. L’R lance un calculateur en ligne visant à documenter le nombre d’heures que les femmes passent chaque semaine à travailler gratuitement, au bénéfice de leur ménage et de la société. Une grande mobilisation est également organisée le 1er mai, dans le cadre de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses. Les femmes sont invitées à partager sur les réseaux sociaux une tâche pour laquelle elles se mettent en grève symbolique, avec une photo et le mot-clic #CestAussiDuTravail.
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Photos fournies par L’R des Centres de femmes du Québec.
Photo principale: Getty Images