Bouffées de chaleur, irritabilité, sueurs nocturnes… À l’approche de la cinquantaine, on a parfois l’impression que notre corps nous laisse en plan. On ne se reconnaît plus! La ménopause, cette étape inéluctable de la vie, n’est plus très loin. Mais en quoi consiste-telle exactement? On fait le point sur la question.
Il n’y a pas si longtemps, on parlait de «retour d’âge» pour désigner la ménopause. Cette expression suggère une image aussi puissante qu’incorrecte… comme si un boomerang lancé à l’adolescence au moment des premières transformations hormonales revenait nous frapper de plein fouet quelques décennies plus tard. Bang!
Pourtant, la ménopause ne surgit pas tout d’un coup. Avant d’en arriver là, il faut traverser une période de tumulte hormonal pendant laquelle le corps se prépare à l’arrêt des menstruations. Et non, la ménopause ne signifie pas que c’est le début de la fin… loin s’en faut!
Une nouvelle étape
Au début du siècle dernier, la majorité des femmes mouraient avant 50 ans. Pour celles qui survivaient, la ménopause apparaissait donc comme un signe du déclin physique qui les attendait. Mais aujourd’hui, l’espérance de vie d’une femme en Occident est de près de 85 ans. On vivra, en moyenne, de 30 à 40 ans après la ménopause. Celle-ci ne marque donc plus la fin de notre vie, mais plutôt une nouvelle étape, qui s’accompagne de divers changements, et pas seulement dans notre corps. Ça correspond souvent au moment où les enfants quittent la maison, où les projets de retraite se profilent, où on apprend à se découvrir autrement.
Évidemment, certaines manifestations de la ménopause perturbent parfois notre vie quotidienne… et on doit s’y adapter. Rien de nouveau ici : le système hormonal féminin nous a fait connaître un large éventail de fluctuations au cours des différentes étapes de notre vie. À l’adolescence, par exemple, nos hormones influencent le déclenchement du premier cycle menstruel. Vers le milieu de la vingtaine, notre fertilité atteint un pic, puis elle commence à décliner progressivement. Après des années de loyaux services, notre système reproducteur se prépare à tirer sa révérence. Ciao, bye!
La ménopause naturelle : un phénomène en plusieurs phases
La ménopause naturelle survient lorsqu’on n’a plus de menstruations pendant 12 mois consécutifs. Le phénomène n’est toutefois pas instantané: il se déroule en plusieurs étapes… ce qui peut prêter à confusion, notamment parce que les symptômes de la ménopause peuvent s’échelonner sur plusieurs années et traverser différentes phases.
PRÉMÉNOPAUSE
Pour certains spécialistes, la préménopause désigne la période de fécondité à partir de la puberté jusqu’à la ménopause. Pour d’autres experts, elle précède la périménopause. Souvent, les deux termes sont utilisés pour désigner la même période, mais la deuxième expression, plus précise, tend à s’imposer davantage.
PÉRIMÉNOPAUSE
La périménopause, qui signifie «autour de la ménopause», survient généralement à partir de la quarantaine. Elle s’échelonne habituellement sur une période de quatre à huit ans, le taux d’estrogènes diminuant progressivement au fil du temps. C’est durant cette étape qu’on commence à ressentir les symptômes des changements hormonaux. À noter : on peut être en périménopause même si notre cycle menstruel est encore régulier. Les symptômes de la périménopause sont souvent les mêmes que ceux de la ménopause, mais ils peuvent s’amplifier à mesure qu’on se rapproche de l’arrêt définitif des règles. Parmi les principaux symptômes, on note les suivants :
- Cycles irréguliers
- Menstruations plus abondantes ou moins abondantes
- SPM plus intense
- Seins douloureux
- Gain de poids
- Maux de tête
- Palpitations cardiaques
- Infections urinaires
- Douleurs musculaires
- Chute de cheveux
- Troubles de mémoire et de concentration
- Baisse de la libido
MÉNOPAUSE
La ménopause se produit lorsque 12 mois se sont écoulés depuis les dernières règles. Les ovaires ont alors cessé de libérer des ovules et de produire des estrogènes. L’âge moyen de la ménopause naturelle se situe autour de 51 ans dans les pays occidentaux. On parle de ménopause tardive à partir de 57 ans et de ménopause précoce si elle survient avant l’âge de 40 ans. On peut alors continuer à éprouver des symptômes physiques ou psychologiques parmi ceux qui suivent :
- Absence des menstruations
- Bouffées de chaleur
- Sueurs nocturnes
- Peau sèche
- Sécheresse vaginale
- Incontinence
- Sautes d’humeur
- Irritabilité
- Dépression
- Fatigue
- Insomnie
POSTMÉNOPAUSE
Dès que la ménopause a lieu, nous sommes désormais ménopausées ou en postménopause, une phase qui durera tout le reste de notre vie. Pendant la postménopause, le corps s’adapte aux différents changements survenus au cours des étapes précédentes. Cette dernière phase se caractérise par la diminution graduelle des symptômes liés aux variations brutales de notre production d’hormones.
Si la périménopause commence en moyenne aux alentours de 45 ans pour se terminer vers 51 ans (l’âge moyen auquel se produit la ménopause), on peut se préparer mentalement à passer 4 à 8 ans dans un état de transition hormonale.
Peut-on devenir enceinte durant la périménopause?
Lorsque l’ovulation devient irrégulière, notre capacité à concevoir diminue. Cependant, tant qu’on a des règles, une grossesse est toujours possible. Si on souhaite l’éviter, mieux vaut continuer à utiliser un moyen de contraception.

Quels facteurs influencent l’âge de la ménopause?
Bien que la ménopause puisse survenir plus tôt en raison de facteurs tels que le tabagisme ou la chimiothérapie, l’âge de la ménopause est davantage influencé par l’hérédité familiale. Si notre mère a connu une ménopause précoce ou tardive, il y a de fortes chances que ce soit aussi notre cas.

La ménopause médicale ou chirurgicale
La ménopause n’arrive pas nécessairement de façon «naturelle» : elle peut aussi se produire à la suite d’un traitement médical, de la prise de certains médicaments ou d’une opération chirurgicale. Par exemple, l’ablation des ovaires – dans les cas de cancer des ovaires ou d’une endométriose –, provoque une ménopause immédiate. Si un seul ovaire est retiré, on observe une baisse immédiate des taux d’hormones, ce qui accélère généralement l’arrivée de la ménopause.
Certains traitements, comme la radiothérapie ou la chimiothérapie, peuvent également avoir comme effet secondaire de déclencher la ménopause.
Dans certains cas, la ménopause est justement l’effet recherché : ainsi, pour traiter l’endométriose, on a souvent recours à un médicament (tel que le Lupron) qui provoque une ménopause chimique. Celle-ci peut s’avérer permanente ou temporaire (jusqu’à l’arrêt du traitement).
Cela dit, la différence notable entre une ménopause naturelle et une ménopause médicale ou chirurgicale est, dans ce dernier cas, la disparition soudaine et draconienne des hormones dans notre organisme. On peut alors s’attendre à une apparition brutale des symptômes de ménopause, qui se manifestent habituellement de façon graduelle. Dans un tel contexte, il est d’autant plus crucial d’avoir un bon accompagnement médical et de discuter avec notre médecin des possibilités d’hormonothérapie adaptée à notre situation.
Cet article provient du bookazine hors-série Loto-Méno, disponible en kiosque ainsi qu’en commande web (version papier ou numérique).
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