
La honte d’être menstruée
Moins taboues qu’auparavant, les menstruations sont toujours source de honte pour une partie de la société.
L’hormonothérapie est une option de traitement pour soulager les symptômes de la ménopause. Pourtant, le sujet est encore méconnu de la plupart des femmes. Petit cours en accéléré.
L’hormonothérapie de remplacement consiste en l’administration d’une combinaison d’œstrogènes et de progestérone. Les estrogènes classiques généralement prescrits sont faits à partir d’urine de juments enceintes. Les progestatifs les plus prescrits en hormonothérapie classique, eux, sont faits à partir d’un dérivé de la progestérone qui a été modifié chimiquement pour le rendre assimilable par le corps.
Et les hormones bio-identiques? À la différence des autres, elles possèdent la même structure moléculaire que les hormones sécrétées par les ovaires. L’œstradiol-17ß s’administre par voie cutanée, sous forme de gel ou de timbre, et la progestérone se prend sous forme de comprimé.
Mais toutes les hormones, bio-identiques ou pas, sont fabriquées ou modifiées en laboratoire. Le mot bio-identique ici n’est donc pas synonyme de produits de santé naturels.
Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), l’hormonothérapie est une option de traitement sécuritaire et efficace pour soulager les symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les sautes d’humeur, l’insomnie, la difficulté à se concentrer et la sécheresse vaginale. Elle sert aussi à prévenir l’ostéoporose, les maladies cardiaques, le cancer de l’endomètre et le diabète de type 2.
Les femmes qui suivent une hormonothérapie de remplacement peuvent avoir les seins sensibles, la nausée, des maux de tête, des saignements irréguliers. Ces symptômes peuvent souvent être traités en ajustant les doses.
Selon la Dre Céline Bouchard, gynécologue, on devrait songer à l’hormonothérapie quand la ménopause est établie (12 mois sans règles), ou après un arrêt des menstruations d’au moins quatre à six mois. Avant ça, beaucoup de médecins préfèrent prescrire la pilule contraceptive microdosée, afin de régulariser le cycle menstruel et rendre le SPM moins difficile. La Dre Michèle Moreau, omnipraticienne, recommande de ne pas attendre plus de deux ans après la fin des règles pour obtenir les meilleurs résultats possible. Et contrairement à ce qu’on préconisait avant, la SOGC assure qu’aucune limite absolue n’a été déterminée concernant la durée de l’hormonothérapie. Quand on sait que les symptômes peuvent durer au-delà de 70 ans, voilà une bonne nouvelle!
L’hormonothérapie est contre-indiquée, entre autres, pour les femmes souffrant de cancer du sein, de l’utérus ou des ovaires, de maladies du foie, de formation de caillots, de migraines ou d’endométriose. À noter qu’il existe d’autres solutions pour ces femmes ou celles qui, malgré tout, ne souhaiteraient pas avoir recours à l’hormonothérapie. Pensons ici à certains antidépresseurs qui soulagent les bouffées de chaleur, ou encore à l’acupuncture. De plus, des changements dans les habitudes de vie peuvent aider à atténuer les symptômes: méditation, activité physique, arrêt du tabagisme, diminution de la consommation d’alcool, etc. De sages conseils que tout le monde devrait appliquer…
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Photo: Getty