La migraine : plus qu’un mal de tête !

15 Jan 2020 par Amélie Cournoyer
Catégories : Santé / Véro-Article
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La migraine n’a rien à voir avec le mal de tête dont on souffre tous à l’occasion. C’est une maladie neurologique qui peut devenir très invalidante. Or, elle passe souvent sous le radar des médecins… et parfois des personnes migraineuses elles-mêmes

Distinguer les différents types de maux de tête (il y en a plus d’une centaine !) représente un véritable casse-tête pour les médecins. Il n’est donc pas étonnant que plusieurs confondent le mal de tête « ordinaire » et la migraine, une maladie qui s’accompagne de divers symptômes, comme la nausée, les vomissements, les vertiges, les troubles de la vue et la sensibilité au son, aux odeurs et à la lumière.

Une épée de Damoclès

La migraine se manifeste généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Elle touche trois fois plus souvent les femmes que les hommes. On lui attribue une cause génétique, mais les déclencheurs des crises diffèrent selon les individus (stress, fatigue, alcool, chocolat, variations hormonales). Les symptômes durent de quelques heures à plusieurs jours et peuvent empêcher la personne de vaquer à ses occupations, voire la forcer à s’isoler dans une chambre noire le temps de la crise.

Danièle Sauvageau, l’entraîneuse qui a mené l’équipe nationale canadienne de hockey féminin jusqu’à la médaille d’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2002, en sait quelque chose, elle qui souffre de migraine depuis près de 30 ans. « C’est comme une épée de Damoclès. Je ne sais jamais quand elle arrivera, ni pourquoi ni comment, partage-t-elle. Il n’y a pas grand-chose qui m’a arrêtée dans la vie… à part la migraine. Quand elle se déclenche, je tombe fatiguée, hypersensible et irritable et je dois me couper du monde pour me reposer. Disons que ce n’est pas toujours évident, moi qui ai passé ma vie dans les arénas et en déplacements pour les compétitions. »

Sous-diagnostiquée, la migraine

La migraine est la 3e maladie la plus répandue dans le monde. Selon Statistiques Canada, environ 2,7 millions de Canadiens ont reçu un diagnostic de migraine et c’est « probablement une sous-estimation », puisque les recherches montrent que les personnes migraineuses ne vont pas toutes chercher une aide professionnelle.

Ainsi, 50 % des personnes migraineuses ne reçoivent pas de diagnostic selon la Migraine Research Foundation. On peut donc penser que ces personnes soulagent leurs migraines à coup de médicaments en vente libre, comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (Advil, Motrin) ou l’acétaminophène (Tylenol)… une erreur selon la neurologue Dre Heather Pim, directrice de la clinique de céphalées du CHUM et présidente de Migraine Québec.

On croit souffrir de migraine ?

Dre Pim soutient que les personnes qui ont des migraines à l’occasion peuvent très bien se soulager avec des médicaments en vente libre, mais elle recommande de consulter un médecin dès que les crises arrivent trois ou quatre par mois. « Prendre trop de médicaments en vente libre peut empirer la maladie, en rendant les migraines récalcitrantes ou la maladie chronique », précise Dre Pim.

Selon Dre Pim, on consulte pour un mal de tête dès qu’il est récurrent, inhabituel ou qu’il nous inquiète tout simplement. Elle conseille de tenir un journal des crises et d’en noter l’intensité ainsi que le contexte afin de cibler de potentiels déclencheurs. Il importe également de prioriser de saines habitudes de vie, incluant une alimentation saine et équilibrée, un horaire de repas et de sommeil régulier, de l’exercice physique et une bonne gestion du stress (la recette habituelle, quoi !).

Après avoir posé un diagnostic de migraine, le médecin peut prescrire des triptans pour soulager les crises. Bon à savoir, un traitement spécialement conçu pour prévenir les migraines (Aimovig) vient tout juste de faire son entrée sur le marché, avec un bon taux d’efficacité et très peu d’effets secondaires.

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Photo: Getty



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