Sucre et Diabète : tout ce que vous devez savoir

21 Nov 2016 par Sanofi et Diabète Québec
Catégories : Santé
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Novembre est le mois de la sensibilisation au diabète, et bien que la plupart des gens connaissent la maladie, pour beaucoup, il s’agit encore d’une préoccupation plutôt abstraite. Le diabète est souvent attribué à la génétique, jugé inévitable, ou tout simplement considéré comme une maladie qui ne touche que les personnes âgées ou en surpoids. Force est d’admettre que tout cela est bien loin de la réalité.

Nous avons discuté avec Dr Jean-Marie Ekoé, endocrinologue, épidémiologiste et Président du Conseil Professionnel de Diabète Québec, afin de mieux comprendre comment cette maladie se développe et ce que nous pouvons faire pour l’éviter ou la contrôler.

Type 1. Type 2. Qu’est-ce qui est quoi?

Les deux principaux types de diabète sont de type 1 et 2. « En bref, le type 1 est une maladie auto-immune, tandis que le type 2 est une maladie fortement génétique associée et au style de vie, explique le Dr Ekoé. La différence se situe au niveau de l’insuline, une hormone produite par le pancréas qui prend du sucre du sang et le stocke comme glucose dans le foie, les muscles et les cellules graisseuses. »

Le diabète de type 1 affecte généralement les jeunes et ne représente que 5 à 10 % de la population. Avec le type 1, le pancréas est incapable de produire de l’insuline, alors que le type 2 est une maladie causée par une résistance à l’insuline. Il y a trop d’insuline dans le corps au départ. Ces taux élevés d’insuline n’arrivent cependant pas à diminuer le taux de sucre (glycémie) élevé dans le sang. A la longue, on aura non seulement une résistance à l’insuline mais aussi une incapacité du pancréas à produire de l’insuline. Il y a donc deux défauts dans le diabète de type 2 : une résistance à l’insuline et une incapacité de production de l’insuline en quantité suffisante pour diminuer la glycémie à des valeurs normales.

« Dans le cas du diabète de type 2, il est beaucoup plus fréquent que le type 1 et apparaît habituellement à l’âge adulte (après 40 ans). Cela dit, il peut également être découvert dans l’enfance et l’adolescence depuis quelques années, principalement à cause de son association avec l’obésité due à la sédentarité et l’hyperalimentation » précise le Dr Ekoé.

Nourrir la maladie

Lorsque les gens mangent des régimes riches en glucides raffinés, ils remplissent essentiellement leur sang avec du sucre puisque ces aliments se décomposent rapidement en sucre une fois à l’intérieur du corps. Le corps répond en produisant de l’insuline pour diminuer le sucre du sang en le stockant. Lorsque nos cellules, surtout celles de la graisse, sont bombardées d’insuline jour après jour, on prend du poids (obésité) elles finissent par devenir désensibilisées à sa présence, ou résistantes à l’insuline. Ce faisant, le taux de sucre dans le sang reste constamment élevé.

Trop de sucre dans le sang

Une glycémie élevée de façon chronique peut causer des dommages irréversibles et dévastateurs aux reins, au cœur, aux nerfs et aux yeux, et est en partie responsable des maladies cardiovasculaires, l’obésité, l’ostéoporose, les maladies auto-immunes, le cancer, et même le vieillissement accéléré lui-même.

Selon le Dr Ekoé, « Pour les diabètes de type 1 et de type 2 un niveau de sucre sanguin trop élevé pendant des années conduit malheureusement  à long terme à des complications bien connues comme la cécité (le diabète en est la première cause) ou l’insuffisance rénale aboutissant à la dialyse. »

Donnez la parole au diabète

On estime que 3,7 millions de Canadiens, dont près de 1 million au Québec, vivent avec le diabète, une condition sérieuse trop souvent prise à la légère, mais qui, en l’absence de traitement, peut engendrer des complications graves, parfois même fatales.

Afin de sensibiliser les Québécois sur cet enjeu important, l’initiative « Levez la main pour le diabète » a été mise sur pied. Cette campagne unique en son genre vise à bâtir une communauté engagée, à donner la parole au diabète et à rassembler tous ceux qui désirent enrichir la conversation pour tous les Québécois atteints de la maladie.

Que vous soyez atteint du diabète, un ami ou un membre de la famille d’une personne atteinte ou même un professionnel de la santé, visitez le site web www.levezlamainpourlediabete.ca  pour y trouver des informations pratiques sur la gestion du diabète et les ressources disponibles. Et surtout, partagez votre histoire via une image ou une citation. Donnez la parole au diabète!

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Est-ce que ça peut affecter tout le monde?

Selon notre expert, oui. Toute personne qui consomme un régime déséquilibré trop riche en sucre et/ou en glucides raffinés et est inactive physiquement est à risque de développer cette condition. « Il existe une longue liste de facteurs de risque pour le diabète les principaux étant : l’histoire familiale, l’embonpoint et l’obésité, l’âge, la sédentarité, le pré-diabète, le diabète gestationnel, les immigrants d’origine africaine, asiatique et hispanique, et les populations autochtones. » ajoute le Dr Ekoé.

On estime qu’un Canadien sur trois est soit diabétique ou pré-diabétique. Approximativement 800,000 personnes sont diagnostiquées diabétiques au Québec et probablement 200,000 le sont sans le savoir.

Comment prévenir?

«C’est en s’attaquant aux facteurs de risque qu’on peut prévenir le diabète. Garder un poids santé et pratiquer de l’exercice physique constituent les bases simples de la prévention du diabète, affirme Dr Ekoé. Manger comme un bûcheron et faire un travail de bureau donnent une équation calorique trop positive…l’obésité et le diabète ne sont pas loin. »

Bonne nouvelle pour les fans de Pokemon Go! Les chercheurs britanniques du centre de Leicester, spécialisé en recherche internationale sur le diabète voient en l’application mobile une arme fatale contre la sédentarité et l’obésité. L’une des premières recommandations pour prévenir et contrôler le diabète est de pratiquer une activité physique régulière d’au moins 2 h 30 par semaine.

Comment avoir le contrôle sur son diabète?

Notre expert reste ferme sur ce point. « Activité physique régulière et saine alimentation sont les bases de tout traitement du diabète dans le but de mieux contrôler le taux de sucre. Ces deux mesures doivent souvent être associées à un traitement par des médicaments qu’on prendra par voie orale ou alors à des injections d’insuline. »

« Toute personne atteinte de diabète est unique en son genre et le traitement doit être personnalisé. Le traitement du diabète repose ainsi sur la combinaison de plusieurs médicaments avec ou sans injections d’insuline. La période actuelle est d’ailleurs assez faste pour les personnes atteintes de diabète, car de nouveaux médicaments dotés d’une bonne efficacité et d’une bonne sécurité pour le cœur et les vaisseaux font actuellement leur apparition. »

Quel rôle joue l’accompagnement ou le soutien par les proches et les professionnels de la santé?

Vivre avec le diabète pose un stress émotionnel, physique et financier énorme, non seulement sur le patient, mais également sur ses proches. Heureusement, des ressources sont à la portée de tous afin d’amortir l’impact de la maladie.

« Le rôle principal revient au patient et il est impératif qu’il sache rapidement ce que c’est que le diabète et les caractéristiques de son diabète. Connaitre sa maladie, c’est acquérir la  première arme qui aidera à la contrôler. L’existence d’un organisme de support structuré comme Diabète Québec est essentielle pour les personnes atteintes de diabète. Lieu de rencontre par excellence, source inépuisable de renseignements sur tout ce qui concerne le diabète, la personne démunie y trouvera réponse quasiment à tout. »

Malheureusement, la route vers le diabète de type 2 est pavée de délicieuses tentations. Mais si la prévention semble moins sucrée, ce qui est rassurant, c’est que cette maladie potentiellement mortelle n’est ni inévitable ni irréversible. Si vous prenez soin de votre corps dès maintenant, vous y gagnerez au change. Vous pourriez même commencer à vous sentir mieux dès aujourd’hui. Gratification instantanée? On aime!

Photo: Shutterstock



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  1. Melanie Montreuil dit :

    Dans le cas du diabète type, il serait temps que le gouvernement admette que le traitement sous pompe à insuline est nerveilleux poyr avoir un bon contrôle et une qualité de vie. Si ce n’était plus reconnu comme un luxe il y aurait moins de dégât causé pas un taux de sucre trop élevé, moins d’absentéisme au travail, moins d’hospitalisation et jen passe!

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