La vérité sur l’hyperactivité

31 Mai 2017 par Isabelle Bergeron
Catégories : Santé
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Dès qu'un enfant ou un adulte déborde d'énergie, on dit de lui qu'il est hyperactif. Un qualificatif souvent employé à tort et à travers. Mise au point avec le psychologue Charles Robitaille.

L’hyperactivité s’accompagne toujours d’un trouble du déficit de l’attention (TDA).

VRAI – Bien que l’hyperactivité ait été diagnostiquée avant le TDA, soit au début du XXe siècle, ce trouble semble être systématiquement associé à un déficit d’attention. «En théorie, être seulement hyperactif est possible, mais en pratique, je n’ai jamais vu ça», affirme Charles Robitaille.

Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) n’est pas un trouble de comportement.

VRAI – Plusieurs recherches ont démontré qu’il est d’ordre neurologique. De plus, comme de 30 à 40 % des personnes ayant reçu un diagnostic de TDAH ont un parent aux prises avec le même trouble, on sait que les gènes sont partiellement en cause. Enfin, comme on le précise à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, les parents et les enseignants peuvent avoir une influence importante sur l’enfant atteint d’un TDAH. Leur comportement, leurs façons d’interagir avec l’enfant, la patience qu’ils démontreront à son égard, tout ça l’aidera à mieux vivre.

Le TDAH touche en majorité les garçons.

VRAI – On estime que le TDAH touche de deux à trois fois plus de garçons que de filles parmi les 5 à 12 % d’enfants atteints de ce trouble. «En outre, on pose généralement le diagnostic plus tôt chez les garçons, car ils sont plus souvent hyperactifs que les filles et davantage affectés par un déficit d’attention», signale le psychologue.

Le TDAH se traite uniquement avec des médicaments comme le Ritalin.

FAUX – «Dans certains cas, la médication n’est pas recommandée, soutient M. Robitaille. Et même quand elle l’est, d’autres moyens doivent aussi être mis en place.» Le TDAH exige un soutien psychosocial: psychologue, orthopéda­gogue, parents, etc. Par ailleurs, selon certaines études, les enfants atteints de TDAH qui font beaucoup de sport voient leurs symptômes diminuer.

L’hyperactivité disparaît à l’âge adulte.

FAUX – Plusieurs études ont montré que ce trouble peut persister à l’âge adulte dans 30 à 70 % des cas. «Ça fait seulement 10 ou 15 ans qu’on sait que ce trouble peut persister à l’âge adulte», note le psychologue. Selon la Régie de l’assurance maladie du Québec, 38 % des ordonnances de médicaments traitant le TDAH sont destinées à des adultes.

Le QI des personnes atteintes de TDAH est souvent supérieur à la moyenne.

FAUX – «Ce trouble n’a strictement aucun lien avec l’intelligence d’une personne, affirme le spécialiste. Cela dit, s’il y a un lien à faire entre l’hyperactivité et les enfants doués, c’est que ceux-ci peuvent être perçus comme étant hyperactifs, car s’ils ne sont pas suffisamment stimulés et qu’ils s’ennuient, ils auront tendance à avoir la bougeotte.»

Un enfant atteint d’un TDAH peut réussir aussi bien dans la vie qu’un enfant qui n’a pas ce trouble.

VRAI – S’il reçoit les traitements dont il a besoin et qu’il est bien entouré, un enfant qui a ce trouble pourra évoluer tout à fait normalement. «Par ailleurs, plusieurs adultes atteints de TDAH n’ont jamais reçu le diagnostic et s’en sont très bien sortis, notamment en focalisant sur leurs forces», souligne Charles Robitaille.

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Photo: iStock

Ce billet est paru dans le magazine VÉRO du printemps.

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