Liza Frulla: valoriser nos pros
Elle est également à la tête de l’Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec depuis 2015. Né il y a 50 ans, cet organisme fait rayonner deux facettes importantes de notre culture: accueil et gastronomie. Et sa directrice générale poursuit cette mission avec toute la fougue qu’on lui connaît!
En région, le tourisme est encore souvent le dernier secteur professionnel qu’envisagent les travailleurs – souvent des femmes –, juste après l’usine. Comment expliquez-vous ce désamour pour les métiers de la restauration, de l’hôtellerie et du tourisme?
Par un manque de valorisation de ces professions. Pendant des années, on a tenu le tourisme pour acquis, comme si ça se faisait tout seul, comme s’il y avait des produits touristiques, mais personne derrière! Il y a aussi d’autres facteurs: les horaires atypiques, le travail saisonnier, la rémunération… La pénurie de main-d’œuvre actuelle oblige le secteur à se questionner sur ces enjeux.
Concrètement, de quelle manière ces professions pourraient-elles être valorisées?
C’est mon cheval de bataille à l’ITHQ, qui donne des outils menant à la compétence. En France, il y a ce qu’on appelle le «Meilleur ouvrier de France» [un titre décerné annuellement, qui honore des professionnels de divers corps de métier]. Il est grand temps qu’on ait ça ici aussi! On veut attirer les touristes, mais encore faut-il qu’il y ait des gens compétents pour les recevoir, et qu’ils soient reconnus comme tels.
Selon vous, le fait d’être femme apporte-t-il quelque chose de particulier au secteur du tourisme?
Les femmes sont de nature accueillante, généreuse, c’est dans notre ADN!
(Crédit photo: fourni par l’ITHQ)